Feuille de chou 2020
EDITO
Il y a des virus qu'on n'aimerait pas voir apparaitre et d'autres dont on ne saurait se passer. Si vous lisez ces lignes, c'est que vous êtes atteints du virus de la Samba ! Point de vaccin pour celui-là, on l'a à vie en témoigne la reconduction du festival D'La Samba dans les épinards en 2021. En cette période de confinement, profitons-en pour prendre le temps de cuisiner un bolo de cenoura ou pourquoi pas (re) découvrir un classique de Marcel Camus. Evitons le repli sur soi et partons faire la rencontre de nouveaux adhérents Maira et Marcelo. En ces temps de crise, n'oublions pas un principe fondamental que nous rappelle le secours populaire : la solidarité ! Restons optimistes comme à l'image de la naissance du mouvement Mangue Beat où d'une situation compliquée peut émerger la créativité !
CULTURE BRESILIENNE
Un merveilleux marécage
Il n'est plus à prouver que le terme de "Musiques brésiliennes" est un terme à mettre au pluriel tant ce pays est prolifique en la matière. Mais le Brésil a une autre particularité, en effet, au-delà de la création d'un genre musical, c'est de la naissance d'un mouvement culturel, social dont il s'agit. Le Mangue Beat en est un des exemples.
Le mot "Mangue" vous fait sans doute penser à ce délicieux fruit exotique, mais au Brésil, et notamment dans la ville de Recife, "Mangue" fait référence à la mangrove, ce milieu naturel très fertile sur lequel la ville est construite.
"Beat" est le mot anglais signifiant rythme même si au commencement du mouvement c'était le mot "bit" (unité de mesure en informatique) qui était utilisé.
Une drôle d'association n'est-ce pas ? Et bien cet étrange rapprochement, on le doit à l'artiste-journaliste Fred 04 qui après un rapport officiel classant Recife comme la 4e ville la plus pauvre, rédige un manifeste en 1992 qui donnera naissance au mouvement Mangue Beat. Il compare l'environnement marécageux de Recife peu attrayant mais très fertile au potentiel artistique de cette ville malgré les apparences. Pour lui, il suffit d'une impulsion électrique pour faire émerger cette créativité dormante. L'icone de ce mouvement est Chico Science, chanteur du groupe Naçao Zumbi.
On retrouve la diversité biologique des "mangue" dans la musique liée à ce mouvement où les rythmes traditionnels (percussions indiennes, africaines, maracatú, ciranda...) fusionnent avec la modernité (électro, hip hop, hardrock...). Mais plus qu'un mélange des genres, ce mouvement veut mettre en avant la diversité celle des rythmes mais aussi celle des personnalités des artistes. A ces rythmes répétitifs déconstruits et reconstruits, sont associés des textes politiques témoignant de la réalité de la vie économique et sociale des habitants de Recife et plus généralement des brésiliens.
Cette effervescence musicale contamine les autres arts tel que le cinéma, la mode ou les arts plastiques. Ce mouvement prend une dimension culturelle et sociale puisque des groupes de musique et de danse issus des quartiers pauvres des villes du Permambuco sortent de leur anonymat, des projets d'insertion par la culture et les arts voient le jour.
Aurélie B.
A écouter :
Naçao Zumbi et son chanteur Chico Science
Mestre Ambrosio et son chanteur Siba
Mundo Livre S/A et son chanteur Fred O4
DJ Dolores
Naçao Zumbi et son chanteur Chico Science
Mestre Ambrosio et son chanteur Siba
Mundo Livre S/A et son chanteur Fred O4
DJ Dolores
LE SAVIEZ-VOUS ? MOI, NON !
Le repinique (samba carioca) est un surdo !
Quoi ? Comment ?!!!!! On m'a trompé depuis le début ?!!!!!!! Tout un monde s'écroule...
Le répinique serait à l'origine un tambour de type surdo qui orchestrait les autres tambours (un peu comme son rôle actuel) et plus les orchestres grossissaient en nombre de musiciens, plus on réduisait sa taille pour être plus aigu et ainsi pouvoir passer les annonces et autres... C'est d'ailleurs pour cela qu'on a vu ressortir dernièrement des répiniques en 14" appelés Repique-mor (pour maior = plus grand), par nostalgie et sonorités.
Vous remarquerez que seuls les répiques et les surdos en samba carioca se jouent avec une main et une baguette/ batte.
Franck G.
ENVIE DE DECOUVRIR LE BRESIL...
SORTIR (ou pas...)
PAULINHO DA VIOLA - le 04/06, la Cigale Paris.
Paulinho da Viola est l’un des plus grands noms de la samba brésilienne et vient à Paris en 2020 pour célébrer 50 ans de succès. L’un des grands ambassadeurs de la samba et héritier de l’héritage laissé par des musiciens comme Cartola, Candeia et Nelson Cavaquinho, Paulinho est un chanteur, auteur-compositeur et instrumentiste.
VOIR, REVOIR et ECOUTER (en ligne)
Voir
TROIS ÉTÉS - film de Sandra Kogut (2020)
Chaque année, Edgar et Marta organisent une grande fête dans leur luxueuse résidence d’été, orchestrée par leur gouvernante Mada et les autres employés de la maison. Mais, en trois étés, tout va basculer. Alors que le monde de ses riches patrons implose, balayé par des scandales financiers, Mada se retrouve en charge de la propriété dont elle est bien décidée à tirer le meilleur parti. Le portrait décapant d’une société néo-libérale à bout de souffle, rongée par ses démons.
Revoir
ORFEU NEGRO - Film culte de Marcel Camus (1959)
L'occasion de découvrir le Rio et son carnaval des années 50 et de vérifier la rubrique "Saviez-vous? Moi, non!"
Orfeu Negro revisite le mythe d'Orphée et d'Eurydice en le transposant de Thrace à Rio de Janeiro pendant le carnaval. Orfeo est conducteur de tramway à Rio. Eurydice est une jeune campagnarde. Elle est issue de la communauté noire brésilienne, comme lui. Menacée par un inconnu, elle s'est réfugiée chez sa cousine Sérafina. Ils se rencontrent à Rio la veille du carnaval. Pour éviter la jalousie de Mira, la fiancée d'Orfeo, Serafina prête son déguisement à Eurydice. Ils vont s'aimer au milieu des festivités d'une ville en liesse. Mais le lendemain, elle est démasquée
Ecouter
Seu Jorge & Rogê - Night Dreamer
La belle idée du label Night Dreamer : réunir deux des voix de la samba actuelle pour une session en toute intimité. D’un côté, Seu Jorge, chanteur multi-récompensé. De l’autre, Rogê avec son sambalanço, mariage de la samba et du funk. Un son brut et dépouillé qui sublime la pureté et la chaleur de la guitare-voix, choisie par les deux artistes accompagnés sur certaines chansons par deux percussionnistes brésiliens.
AGOGÔ, C'EST AUSSI ...
Festival : la belle aventure continue
Point d'avancement de l'organisation du festival DLSDLE#2 !
Alors que la première édition de notre festival de musique brésilienne s’est achevée en mai 2019 sur un bilan très positif, l'organisation de la seconde édition est repartie sur les chapeaux de roue dès septembre. Nous vous présentons ci-dessous en exclusivité le nouveau visuel et espérons que vous l’apprécierez autant que nous !
Vous pourrez bientôt retrouver ce visuel sur le site web www.dlasambadanslesepinards.com, en attendant de nombreuses photos de l’édition 2019 sont déjà en ligne…
Les prochaines grandes étapes vont être la communication officielle avec ce nouveau visuel, le lancement des recherches de partenaires / mécènes (là, on vous sollicitera chers adhérents), le choix des prestataires ainsi que la réflexion sur la couleur artistique qu'on souhaite donner à cette deuxième édition. Nous sommes déjà sollicités par de nombreux groupes qui postulent pour DLSDLE#2, le choix va être dur !
En parallèle, la constitution des équipes va encore évoluer. Si vous souhaitez avoir plus d'infos ou si vous avez envie de rejoindre l'organisation, contactez un des membres du copil (comité de pilotage) ! Nous aurons également besoin de votre créativité et de toutes vos compétences en bricolage pour les ateliers déco à venir…
N’oublions pas cette chère Olive, batte qui poursuit son tour de France, comme son alter ego Popeye l’a fait l’an passé. Retrouvez sur la page Facebook « Agogô a 30 ans » les péripéties en images d’Olive et l’incroyable cohésion qu’elle génère parmi les groupes de percussions brésiliennes de toute la France.
A bientôt pour la suite des aventures !
Le copil, c'est :
Aurélie & Isa (SB4) - Coréférentes logistique
Ben (SB4 + animateur) - Référent Artistique
Carlos (SBtourisme) - Référent festival
Laurent (SB3 + chargé d’administration d'Agogô)- Référent communication & partenariat
Thierry (SB4) - Référent finances
Carlos T. et Laurent C.
LES AMIS D'AGOGÔ
Le secours populaire
La Vie associative d'Agogô a organisé cette année encore une collecte de jouets pour le secours populaire. Une prestation a également eu lieu en faveur de cette association en février dernier. Mais connaissez-vous cette association ?
En France, le Secours populaire français intervient dans les domaines de l’aide alimentaire, vestimentaire, de l’accès et du maintien dans le logement, de l’accès aux soins, de l’insertion socioprofessionnelle, de l’accès à la culture et plus généralement de l’accès aux droits pour tous.
Une approche globale privilégiée pour aider les personnes accueillies.
En effet, la personne qui franchit les portes du Secours populaire français cumule bien souvent les difficultés, celles-ci relevant de problématiques de précarité et de pauvreté diverses. A travers ses 1256 permanences d’accueil, de solidarité et relais santé (PAS), le Secours populaire s’efforce ainsi, sur tout le territoire, de répondre aux situations individuelles auxquelles il est confronté, en s’adaptant au cas par cas, dans le respect de la dignité de chacun et de son autonomie, avec un enjeu d’importance : aider les personnes en difficulté à pouvoir sortir de la spirale de la pauvreté et leur permettre de participer au mouvement de solidarité. Ces dernières années, les bénévoles constatent une incessante augmentation du nombre de personnes qui viennent solliciter de l’aide dans les permanences d’accueil, de solidarité et relais santé du SPF. Cette évolution implique une mobilisation forte de tous les bénévoles, une volonté inlassable de rechercher de nouveaux moyens tant en ressources financières, humaines qu’en termes matériels.
Accueillant des personnes confrontées à des situations de détresse de plus en plus complexes, le Secours populaire, parallèlement à ses innombrables actions de solidarité, se fait le porte-parole des populations, les accompagne vers leurs droits et alerte les pouvoirs publics.
Au-delà de nos frontières, plus que jamais, le Secours populaire se mobilise pour mondialiser la solidarité : avec plus de 150 actions d’urgence et programmes de développement durable menés avec des dizaines de partenaires dans une cinquantaine de pays, l’association porte les valeurs de l’éducation populaire, travaille sur la durée pour aider les plus fragiles.
Extrait du site internet du secours populaire, rubrique En bref.
RECETTE BRESILIENNE
Bolo de cenoura (gâteau à la carotte)
- Dans un mixeur, mettre 4 carottes moyennes + un verre de sucre + un verre d'huile de tournesol et 4 œufs .
- Bien mixer puis verser le mélange dans un récipient pour ajouter peu à peu 2 verres de farine et un sachet de levure.
- Verser dans un moule à manqué beurré et fariné pour pouvoir démouler facilement.
- Cuire environ 25 min à 180 degrés.
- Pour le glaçage faire fondre 100 gr de beurre dans une casserole et ajouter 200 gr de chocolat noir. Bien mélanger, la ganache doit être lisse et brillante.
- Démouler le gâteau tiède et le napper de la ganache.
- Laisser refroidir et déguster le gâteau !
BOM APETITE !
Emilie C.
T'ES QUI, TOI ? - portrait d'Agogôiens
Interview de Maira et Marcelo (SB1 et SdM)
■ Pour mieux vous connaître, pouvez-vous nous préciser les circonstances de votre venue en France ?
Maira
: Je suis née à Rio. J’ai grandi à Rio, avant de venir en France en avril 2019 pour mon travail. J’ai passé aussi un an à METZ pendant mes études d’ingénieur.
Marcelo
: Je suis né à Rio mais j’ai grandi ailleurs et je suis revenu à Rio plus tard. Je suis arrivé en France en décembre 2018 pour mon travail.
Nous travaillons dans la même entreprise «FLEXI FRANCE» au TRAIT, dans le groupe TechnipFMC.
■ Qu’est-ce que vous aimez bien à Rouen, en France ?
- La qualité de vie, la sécurité, l’accès aux soins
- A Rio, la charge de travail est beaucoup plus importante : en France, il y a deux fois plus de vacances. Les samedis et dimanches comptent dans les congés au Brésil.
- En Europe, il est plus facile de voyager. Au Brésil, les déplacements sont très compliqués ( distances énormes, coût très élevé, pas beaucoup de lignes de train plutôt réservées au fret)
- Ce qui est intéressant en France, il y a beaucoup de diversité : beaucoup de gens de nationalités différentes vivent et travaillent en France.
- Au Brésil, il y a plus d’insécurité, trop d’écarts de ressources entre les gens, beaucoup de chômage : à Rio on voit des favelas (bidonvilles avec une population très pauvre) juste à côté de constructions neuves occupées par des riches, ce qui crée des tensions.
- Au Brésil, Il faut payer en plus pour avoir des soins de qualité, des écoles de qualité ( les écoles publiques ne sont pas très bien)
■ Qu’est-ce que vous n’aimez pas à Rouen, en France ?
- Les gens sont plus froids en France, au Brésil c’est plus facile de se faire des amis…
- Le climat, c’est compliqué à Rouen :
Maira : j’aime la canicule, je préfère le climat du Brésil ;
Marcelo : je préfère le froid (comme dans le sud du Brésil en hiver)
- En hiver à Rio, il fait 18 degrés au plus froid. Il fait 40 degrés l’été avec beaucoup d’humidité, ce qui donne des températures ressenties autour de 50 degrés.
- A Rio, il y a de l’air conditionné partout… mais il n’y a pas besoin de chauffage.
■ Et en ce qui concerne la nourriture ?
Nous préférons la nourriture au Brésil.
Maira : je trouve que la nourriture est chère en France, à Rio la nourriture est moins chère, dans les restaurants en particulier. Au Brésil, les gens qui sont de classe moyenne mangent plus à l’extérieur. Il y a des restaurants sympas avec une bonne bouffe et pas chers, ce qui favorise les rencontres.
Marcelo : La vie est plus chère en France (nourriture dans les magasins). Même en ayant un meilleur salaire qu’au Brésil, cela reste plus cher.
Ce que nous préférons en France : la boulangerie, les pâtisseries, les fromages, les vins, la bière et les desserts, car ils sont moins sucrés qu’au Brésil.
Ce que nous préférons au Brésil : la viande, les légumes, les fruits. De façon générale, la diversité de la nourriture est plus importante au Brésil.
■ Abordons maintenant le thème des vêtements en France, à Rouen ?
Maira : Je trouve que les vêtements ne sont pas assez originaux, pas assez funs en France…
Marcelo : Je préfère faire mes achats au Brésil (les vêtements y sont moins chers)
■ Ce qui vous manque le plus :
- La famille, les amis, la culture brésilienne (musique, faire la fête, les festivals gratuits, il y a souvent des musiciens dans les bars et les restaurants au Brésil…), la météo, les dimanches (on fait la fête tous les jours) …
- A Rio, même si on a déploré l’insécurité parfois, il y a aussi des quartiers très cools, des paysages incroyables, des gens aimables, il faut y aller et visiter ! Vous avez déjà une guide!
■ Vos projets :
Maira : J’aimerais rester 5 ans au moins pour avoir la possibilité d’avoir un visa permanent. Je vais au Brésil 2 fois par an pour voir ma famille et mes amis. Même si ma famille et mes amis me manquent, la vie en France me plairait beaucoup.
Marcelo : Je ne sais pas pour l’avenir, … Je vais au Brésil 1 fois par an, et ma famille vient en France aussi une fois. Pour le moment, j’ai beaucoup d’amis brésiliens à Rouen, c’est agréable. Mais plus tard, ça changera peut-être … L’éloignement de la famille, c’est difficile à vivre.
■ Quelles sont vos activités préférées ?
Maira : j’aime le sport (surtout le handball et le foot), la musique, voyager, danser (bien sûr la samba), sortir avec les amis, lire, et déguster le vin…
Marcelo : j’aime le sport, le cinéma, la musique, et déguster la bière…
■ Comment avez-vous connu AGOGÔ ?
Maira : J’ai discuté de percussions avec un ami brésilien qui habite à Rouen depuis longtemps, et qui travaille dans mon entreprise ; j’avais déjà joué des percussions au Brésil ; mon ami m’a parlé d’un groupe de percussions qui faisait des prestas sur Rouen. Marcelo et moi, nous avons vu les musiciens d’AGOGÔ à la fête de la musique 2019. Ca nous a plu et j’ai cherché les coordonnées d’ AGOGÔ. Nous sommes venus au cours des SB1 avec Filou début septembre.
■ Dans l’asso AGOGÔ qu’est-ce qui vous plait ?
On a été très bien accueilli. Ca nous permet de rester proches de notre culture. Ca nous fait plaisir de voir que des gens s’intéressent à notre culture.
Maira : En plus, j’adore faire partie du groupe de pagode d’Agogô, le Samba de Mesa. La répète publique qu’on a fait ensemble reste toujours dans ma mémoire comme mon meilleur souvenir à Rouen.
■ Qu’est-ce qu’on pourrait améliorer dans l’asso ?
Ce serait bien de proposer des activités autres autour de la culture brésilienne : capoeira, samba, cuisine brésilienne…
Un grand merci à Maira et Marcelo qui ont accepté sans réserve de participer à cet échange.
Interview réalisée le 17/02/2020 par Florence et Christelle
LE JEU DES 7 ERREURS
En attendant la reprise des prestas, il est temps de réfléchir à son beau costume ! Parfois, on peut s'y perdre...
Trouverez-vous les 7 erreurs de cet Agogôien fictif ?